Toutes les religions enseignent la gratitude. Le concept de gratitude est fondamental dans le bouddhisme ; le manque de gratitude est un signe d’absence d’intégrité.
Dans l’Islam, la plupart des phrases se terminent par le mot « Alhamdulilah », louange à Allah. Dans la foi juive, honorer le Shabbath est primordial.
Nous sommes prompts à nous plaindre du temps ; des geignements récurrents : « il fait trop froid aujourd’hui », ou « je déteste ce temps pluvieux »,« je n’arrive pas à croire à quel point il fait chaud>>. Il semble que le temps devrait s’adapter à nos convenances. Nous oublions cependant d’être reconnaissants pour la beauté du ciel, les couchers de soleil à couper le souffle, les levers de soleil flatteurs. On oublie le croissant de lune qui semble nous sourire et les innombrables étoiles.
Nous possédons des dons et des bénédictions sans fin ; Je voudrais en souligner 3.
-Le cadeau de l’amour
Concernant la pandémie, nous sommes enfin en mesure de retrouver nos familles grâce au vaccin qui peut sauver des centaines de vies et nous aider à revenir progressivement à notre normalité. L’amour de la famille et des amis est un cadeau inestimable. Nous pouvons réfléchir à la manière d’éviter l’égoïsme et approfondir notre amour pour notre famille : « Une soif que ni le malheur ni le mépris ne peuvent éteindre. » Ce sont les mots du bienheureux Miguel Augustin Pro, prêtre jésuite mexicain mort martyr en 1927à l’âge de 36 ans. Réjouissons-nous de chaque minute passée avec notre famille et remplissons nos vies d’amour.
-Le don de la vie
Notre nature humaine est encline à tout prendre pour acquis. Cependant, se réveiller, étendre nos jambes et marcher sont des bénédictions. Les chrétiens peuvent s’identifier au passage de l’Évangile, Luc, chp17 -11-19.
Jésus guérit dix lépreux. Seul un sur dix, lorsqu’il a vu qu’il était guéri, est revenu. Il a loué Dieu à haute voix. Il s’est jeté aux pieds de Jésus pour le remercier. La plupart du temps, nous oublions de glorifier Dieu entre les mains de qui est notre souffle vital.
-Le don de la Foi est le plus beau de tous les dons
Je mentionnerai un exemple qui m’a frappé en lisant les mémoires de mon Époux défunt, l’Ambassadeur Ghoulem Berrah, UN RÊVE POUR LA PAIX
Il était un combattant de la liberté pour l’indépendance de sa patrie, l’Algérie. Étudiant en médecine à Bordeaux, il fuit la France pour rejoindre la guérilla du maquis. Après avoir traversé la frontière entre la France et l’Espagne, il est arrêté et mis en prison par les Espagnols. Musulman fervent voici ce qu’il en dit :
<< Les difficultés et la vie en prison ne faisaient que commencer. Je fus conduit à travers le hall vers un cachot dans les sous-sols sombres et musqués de la prison. La lourde porte métallique grinça sur ses
charnières rouillées, pivota et s’ouvrit. J’entrai et jetai un coup d’œil autour de moi, en me demandant comment je pourrais m’adapter à mon nouvel environnement. On m’avait dit que l’on me mettait dans un cachot pour <<ma propre protection>>. Je m’assis sur le sommier en ciment qui devrait dorénavant me servir de lit.
Ma cellule mesurait trois mètres de long sur deux mètres de large. Au plafond, une ampoule vacillante suspendue à un fils disperssait une lumière blafarde. Dans un coin se trouvaient de vieilles toilettes à la turque empoussiérées et un enchevêtrement de toiles d’araignées s’étendaient jusqu’ au petit lavabo fixé sur le mur lézardé. Lorsque je mis le front à terre pour faire ma révérence à Allah et réciter des versets du Coran et finir mes prières de la journée, je le remerciai du privilège qu’il m’accorda en me donnant de l’eau pour me purifier physiquement et renouveler mon esprit. L’atmosphère n’était pas propice au sommeil. Je restai éveillé et je passai la nuit tout entière à prier et à réciter des versets du Coran>> p.58
Avec le don de la Foi, nous restons fermes en toutes circonstances, forts par la grâce du Tout Puissant.
Je terminerai mon propos par le cadeau de la Liberté dont nous avons la chance de bénéficier aux États-Unis. Pour les petites choses et les plus grandes, essayons de nous en souvenir et d’en être reconnaissants.